Mis à jour le 28 avril 2020
Perte de poids et musculation : est-ce une bonne idée de se priver de sucre ? Lorsqu'il est question de musculation, le premier mot qui nous vient à l'esprit c'est le plus souvent protéines car ces molécules participent à la construction de la masse musculaire. Mais les glucides sont tout aussi importants et en leur absence, il est plus difficile de fournir les efforts nécessaires en vue d'optimiser la croissance musculaire. Alors, un régime alimentaire exempt de sucre est-il vraiment une bonne idée ?
L'inefficacité d'une privation de sucre
Les régimes « sans » ont depuis quelques années le vent en poupe. Et le régime sans sucre n'échappe pas à cet engouement. Car ce n'est pas un secret pour personne, le sucre n'a pas très bonne réputation. On dit de lui qu'il est à la source de plusieurs troubles de la santé et surtout de l'embonpoint. Par conséquent, les personnes qui souhaitent perdre du poids ou maintenir leur poids naturel voient dans la privation de sucre la solution idéale. L'idée semble lumineuse à première vue mais les régimes exempts de sucre ne sont pas aussi efficaces qu'il n'y paraît, en plus d'être dangereux pour la santé.
Les adeptes des régimes sans sucre diront que le fait de s'abstenir de consommer des glucides permet à l'organisme de libérer davantage de graisses et donc, de perdre du poids plus rapidement. Si une telle privation peut en effet favoriser une perte de poids à court terme, certaines études indiquent qu'à long terme, soit au bout d'un an, les résultats obtenus suite au retrait du sucre de son régime alimentaire quotidien ne sont pas supérieurs à l'acquisition d'habitudes alimentaires saines et équilibrées.
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Le glucose, un super élément pour les muscles
En l'absence d'un apport en glucose suffisant, le muscle, afin d'obtenir l'énergie dont il a besoin, grappille dans les réserves de protéines de l'organisme. Au cours d'un entraînement sportif plus spécifiquement, cet apport doit être réalisé sur une base régulière pour que le pancréas puisse secréter une hormone qui lui est fort utile appelée insuline. Ce faisant, l'organisme n'a nul besoin de puiser dans d'autres ressources, comme les protéines, et conserve ainsi ses réserves de glycogène.
L'importance de l'index glycémique
Le défi réside dans le maintien tout au long de la journée d'une glycémie stable. Il est essentiel d'éviter les fluctuations importantes du taux d'insuline puisque cette hormone contribue fortement au stockage adipeux. Il faut donc réduire le plus possible la consommation de glucides à index glycémique élevé (pomme de terre, pain blanc, farines blanches, céréales raffinées, pâtisseries, sodas, jus de fruits commerciaux,...) pour la majorité des repas car ils conduisent à une libération considérable d'insuline.
En revanche, les glucides dits à index glycémique bas (légumes verts, fruits comme la rhubarbe, les fraises, les framboises, le citron,..., légumineuses, céréales et graines germées, oléagineux,...) libèrent une quantité réduite d'insuline. Ce type de glucides apportent au corps le carburant dont il a besoin pour lui assurer un fonctionnement optimal, en plus de favoriser la construction musculaire qui requiert aussi une bonne dose d'énergie, plus encore au cours des efforts sportifs.
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L'index glycémique et les sportifs
Seuls les sportifs peuvent se permettre de prendre des glucides à index glycémique élevé suite à un entraînement sans s'inquiéter du stockage adipeux. Puisque les taux de sucre sanguin et de glycogène musculaire sont peu élevés après un entraînement intensif, il s'agit de contrebalancer cette baisse pour assurer et même dépasser les besoins du corps pour que celui-ci accepte de développer du muscle supplémentaire. Dans ce cas seulement, une libération considérable d'insuline est bénéfique car elle facilite le transport des sucres et des acides aminés vers les muscles pour garantir une meilleure et plus rapide récupération à l'athlète.
Bref, les glucides, certains d'entre eux du moins, servent de carburant à nos muscles et à notre cerveau. Qui plus est, leur consommation a peu d'incidence sur la perte de poids ou sur son maintien. Ce serait donc une erreur de s’en priver complètement. Modération vaut mieux que privation.